Mascalbó et les marmites du consul
L’ère du spiritueux et son leadership en matière de commerce extérieur
Municipi
Municipi
Au début du XVIIe siècle, en réponse à un nouveau besoin de production de vin pour la distillation, la Catalogne a connu une expansion de ses vignobles, ouvrant ainsi les portes au commerce de ces boissons. C’est surtout dans le Camp de Tarragone que les premières proto-distilleries d’eau-de-vie ont été établies. Bien que le commerce des distillats d’Europe du Nord ait d’abord atteint la ville de Barcelone, en 1685, les « Ollas del Cónsul » (Les marmites du consul) ont été installées à Mascalbó, dans la ville de Reus. Elles peuvent être considérées comme les premières distilleries de vin systématisées. Il n’est pas surprenant qu’elles aient été la propriété du consul anglais, puisque l’eau-de-vie de la région de Tarragone, qui partait du port de Salou, était principalement exportée vers l’Angleterre et la Hollande. À la fin du XVIIIe siècle, et avec le décret de libre-échange de Charles III en 1778, le marché des colonies américaines s’est ajouté.
La distillation est passée d’une activité mineure complétant des vins de qualité médiocre à un moteur économique accompagnant un secteur économique à part entière. Le succès du commerce maritime et de l’exportation s’est ainsi consolidé, donnant à la Catalogne une marine marchande, leader sur ses côtes et dans les exportations péninsulaires basées sur l’eau-de-vie et les vins. En échange, les produits des grandes colonies américaines, tels que le sucre, le tabac et le coton, arrivèrent sur leurs côtes.
Les fassinas (Alambic charentais) se sont répandus sur tout le territoire. Les ports à partir desquels ces distillats étaient exportés se sont également développés, surtout après la loi sur le libre-échange de 1778, afin d’entamer le voyage outre-mer vers les colonies américaines. C’est le cas des ports de Catalogne centrale comme Vilanova i la Geltrú, Sitges ou Mataró. À la fin du XVIIIe siècle, la Catalogne exportait près de 42 000 pipes à eau-de-vie, dont 60 % provenaient du port de Reus et 7 % des ports de Vilanova i la Geltrú et de Sitges.
Ce traité peut être considéré comme le premier livre important sur l’agriculture écrit en catalan, dans lequel la viticulture joue un rôle particulier. Les distillats sont également présents, tant pour les usages curatifs que pour les essences aromatiques.